|

Côted’Ivoire: La fête du 7 août ou le simulacre d’une souveraineté militaire

La République sœur de Côte d’Ivoire s’apprête à célébrer le 65e anniversaire de son indépendance formelle, le 7 août.

Cependant, les festivités prévues en grande pompe à Bouaké suscitent des interrogations, notamment autour des blindés mobilisés pour le traditionnel défilé militaire.

En effet, lors des exercices de préparation supervisés par le ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara, plusieurs de ces véhicules stratégiques ont été aperçus circulant dans les rues de la ville avec des plaques d’immatriculation soigneusement dissimulées comme cela avait déjà été observé l’année précédente.

Cette situation alimente de nombreuses spéculations au sein de l’opinion publique ivoirienne et africaine. Pourquoi cacher les plaques si ces engins appartiennent réellement à l’État de Côte d’Ivoire, alors que d’autres blindés circulent librement à découvert ?

Pour beaucoup, cette dissimulation trahirait l’origine étrangère de certains matériels, probablement sollicités auprès de partenaires français dans le but d’impressionner l’opinion à travers une démonstration de force artificielle. D’ailleurs, plusieurs vidéos évoquent la présence de militaires français à Bouaké, apparemment en préparation de leur participation au défilé.

Une présence qui fait réagir sur les réseaux sociaux, où l’ironie et la critique fusent : « Voici les vrais propriétaires du pays », « Défilé où l’on cache les plaques, y’a problème », ou encore « Quand le tambour bat au rythme de l’étranger, tout le village danse vers sa perte. »

Si ces soupçons venaient à être confirmés, il ne s’agirait ni plus ni moins que d’un simulacre de souveraineté militaire.

Selon certaines sources, le régime d’Abidjan aurait privilégié un dispositif de sécurité mixte, associant des troupes ivoiriennes et françaises, pour sécuriser les lieux où doit se tenir le défilé. Ce choix pourrait être interprété comme un manque de confiance envers l’armée nationale pourtant garante de la souveraineté du pays.

Par ailleurs, cette célébration de l’indépendance prend des allures de mascarade politique, dans la mesure où l’économie ivoirienne reste largement dominée par des intérêts étrangers français, moyen-orientaux et burkinabè à plus de 90 %.

Le président Alassane Ouattara et son gouvernement gagneraient à concentrer leurs efforts sur l’équipement des forces armées nationales. Car défiler dans les rues de Bouaké est une chose, mais faire face aux groupes terroristes qui écument les forêts du Nord en est une autre. Comme le dit si bien l’adage : « C’est au pied du mur qu’on connaît le vrai maçon. »

Aujourd’hui, la Confédération de l’AES est sortie de l’ère de l’intimidation. Si la puissance militaire française a été contrainte de quitter le Sahel, ce n’est certainement pas un régime sous son influence qui pourra prouver sa supériorité militaire à travers des parades théâtrales aux allures de carnaval.

Kantché le Stratège ✍️

Faso Voxpress

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *